Namur : Le Cheval Bayard bientôt remis en valeur

Le Cheval Bayard à Namur va être remis en valeur.

Le patrimoine à sa place à Namur ! Le Cheval Bayard, un des emblèmes de la capitale wallonne, va être remis en valeur. Un nettoyage, un éclairage et une meilleure intégration dans le paysage urbain attendent ce cheval monumental.

Afin de concrétiser ce beau projet, la Ville de Namur a fait appel à Prométhéa pour rassembler autour de la table des acteurs économiques namurois et le Service Public de Wallonie (SPW), propriétaire de l’œuvre.

Cette œuvre de près de 15 tonnes, signée par le sculpteur Olivier Strebelle, a été montrée initialement à l’occasion de l’Exposition Universelle 1958. Elle a trouvé sa place à Namur en 1961. Cette représentation du destrier franchissant la Meuse chevauché par les quatre frères Aymon, a souffert du passage du temps, du manque d’éclairage et d’une localisation peu propice à la visibilité, en contrebas du pont des Ardennes.

Au croisement de l’art, de l’histoire et de la légende, cette initiative a comme objectif de redonner au Cheval Bayard tout son éclat, affirmant ainsi son rôle central dans le riche tissu culturel wallon.

Un projet de mise en valeur

Pour réaliser ce projet de mise en valeur, Prométhéa a orchestré un lunch rassemblant une vingtaine d’entreprises locales à la fin du mois de janvier 2024. Cet événement a pris place au palais provincial, généreusement mis à disposition par Denis Mathen, Gouverneur de la Province de Namur. Des personnalités telles que Maxime Prévot, Bourgmestre de Namur, Leila Strebelle, fille de l’artiste, et Harold Grandjean, Directeur SPW Mobilité Infrastructures, ont également honoré l’occasion de leur présence.

Lors de cette rencontre, ces intervenants ont tour à tour pris la parole pour souligner l’impératif de mettre en valeur le Cheval Bayard, affirmant son importance dans le paysage namurois. Leila Strebelle, fille de l’artiste, a corroboré leurs propos, soulignant que ce projet de mise en valeur correspondait davantage aux intentions initiales de son père, décédé en 2017.

Les représentants de Prométhéa, incluant notre Président Robert de Mûelenaere, notre Directrice Générale Nadia Abbès, ainsi que notre Account Manager & Business Developer Anne Céline Burton, ont soulevé la question cruciale des partenariats publics-privés visant à soutenir la culture et le patrimoine. Ils ont également exposé, plus concrètement, l’état actuel de la sculpture et ses possibilités de mise en valeur.

Parmi les personnes présentes (de gauche à droite sur la photo) : Robert de Mûelenaere, Président de Prométhéa, Nadia Abbès, Directrice de Prométhéa, Denis Mathen, Gouverneur de la Province de Namur, Maxime Prévot, Bourgmestre de Namur, Leila Strebelle, fille d’Olivier Strebelle et Harold Grandjean, Directeur SPW Mobilité Infrastructures.

Le Cheval Bayard de Strebelle, une histoire inachevée

Le Cheval Bayard lors de l'Expo 58 à Bruxelles

La sculpture, cheval monumental en bronze orné de centaines de carreaux de céramique rouges, bleus et oranges, a traversé une trajectoire mouvementée depuis sa création.

L’œuvre a été créée pour l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles. Le soir de l’inauguration, alors qu’Olivier Strebelle devait encore fixer un nombre conséquent de carreaux de céramique, ceux-ci ont été dérobés, suscitant des critiques quant à son apparence jugée “inachevée”.

À son arrivée à Namur, la sculpture a traversé quelques années d’attente avant de trouver son emplacement définitif en 1961 en contrebas du pont des Ardennes. Roger Bastin, l’architecte du pont – alors le plus long de Belgique –, avait pour ambition d’embellir son ouvrage avec une œuvre artistique. Malheureusement, l’architecte et l’artiste envisageaient tous les deux une mise en valeur plus adéquate. Actuellement, placée quelques mètres trop bas, la sculpture est malheureusement dissimulée par des arbres et le tablier du pont. Le manque d’éclairage la rend invisible une fois le soleil couché.

Le Cheval Bayard demeure une véritable icône de la vallée mosane. Emergeant de multiples légendes médiévales peuplant les rives de la Meuse, cette sculpture a pris place, en 1961, sur les bords namurois du fleuve.

La légende la plus connue raconte qu’il aurait aidé les quatre frères Aymon – Allard, Guichard, Renaud et Richard –, opposants de Charlemagne, à fuir celui-ci. Les quatre frères, agrippés au dos de Bayard, auraient franchi la Meuse d’un seul bond, se dissimulant ensuite dans la brume matinale du fleuve pour échapper au regard du Roi. Une histoire fascinante qui renforce l’aura mystique du Cheval Bayard en tant qu’élément indissociable de l’héritage mosan.

Olivier Strebelle, un artiste lié à Namur

Olivier Strebelle (1927-2017) était un sculpteur belge renommé, reconnu pour sa contribution exceptionnelle à l’art contemporain. Il a étudié la céramique et la sculpture à La Cambre à Bruxelles. Sa carrière prolifique s’étend sur plusieurs décennies, au cours desquelles il a exploré divers médiums artistiques tels que la sculpture, la peinture et la gravure.

Olivier Strebelle est surtout célèbre pour ses sculptures monumentales – initiées à la suite du Cheval Bayard – qui ornent des espaces publics à travers le monde et notamment à Namur ! En 2014, la capitale wallonne a d’ailleurs consacré à l’artiste une exposition dans le cadre de l’événement « Sculptures dans la ville ». L’artiste a marqué durablement Namur en y laissant deux œuvres monumentales : le Cheval Bayard et Bras Ouverts (située sur le rond-point d’Harscamp).